En Estonie, mission « Lynx »

Pour les marsouins du 2ème RIMA

Il y a quelques jours (voir notre édition du 2 juin) nous vous avons évoqué l’opération de l’OTAN à laquelle participe en Estonie les marsouins du 2e RIMA et ayant pour nom de code « Tempête de printemps ».

 Les sarthois basés au camp d’Auvours interviennent aux côtés de leur camarades du détachement français dans le cadre d’une mission baptisée « Lynx » depuis le début du mois d’avril et ceux-ci ne seront de retour à Champagné qu’au cours du mois de juillet. Les pays Baltes sont en effet l’objet actuellement d’une certaine convoitise de la part de la Russie leur grand voisin et c’est pour dissuader celle-ci de toutes velléités offensives qu’un bataillon multinational de l’OTAN a été prépositionné dans la région. 1 200 militaires français et britanniques se livrent là à des manœuvres qui n’ont d’autre objet pour les occidentaux que de montrer leurs muscles a l’occupant du Kremlin. Et d’éviter qu’une aventure comparable à ce qui s’est passé en Crimée ou en Ukraine voici plusieurs mois ne se reproduise au nord de l’Europe.

Face à une éventuelle menace russe

L’Estonie, où se trouve actuellement des éléments du 2e RIMA, est en effet l’un des trois pays baltes avec la Lituanie et la Lettonie qui avant son indépendance en 1991 se trouvait dans le giron de l’ex-URSS. Depuis 2004 le pays a toutefois intégré l’Union européenne et est désormais membre de l’ONU et de l’OTAN. Cela explique que des militaires français, dont ceux de Champagné, s’y entrainent actuellement contre une éventuelle menace russe, eux qui sont plus habitués en qualité de régiment d’Outre-mer à intervenir plutôt en Afrique, en Guyane où en Nouvelle-Calédonie.

Une immersion dans la vie de tous les jours

A Ilatou nous avons voulu le temps d’une brève immersion vous faire partager en images le quotidien de ces soldats basés d’ordinaire dans la périphérie du Mans qui aujourd’hui pataugent dans des marécages parmi des arbres déplumé et par une température proche des moins dix degrés. Sur place ils ont pu découvrir dans la couleur sépia des forêts estoniennes un univers très éloigné des dunes du Mali où de la brousse ivoirienne. Il faut dire que dans le vrombissement des véhicules blindés, à quelques 150 km de la frontière russe ils participent pour la première fois dans le nord de l’Europe à des manœuvres qui réunissent Estoniens, Lituaniens, Polonais, Américains et Danois et Allemands. Les français ont débarqué avec cent cinquante containers de matériel et quelques 150 véhicules dont quatre chars Leclerc. La journée type des marsouins se divise autour des instructions techniques en anglais, de la topographie, du sport, des techniques de combat avec pour obligation de s’adapter au froid, à la neige, à la pluie, bref à des conditions climatiques le plus souvent inhospitalières. Des conditions que les danois, qui les remplaceront en 2018, auront aussi à connaître mais pour eux la transition sera incontestablement moins pénible. La rigueur de la météo ils connaissent déjà !

 

JY. D 

Crédit photo : EMA