Pour le sarthois Antoine Joly

Le Suriname mais aussi au Guyana 

Hier nous avons découvert le rôle essentiel joué par Antoine Joly comme ambassadeur de France au Suriname et auprès du CARICOM. Il nous faut également évoquer la représentation diplomatique qu’il exerce au nom de notre pays auprès du Guyana un autre pays frontalier, un pays voué à connaître un développement important dans l’avenir en raison de la découverte de gisements pétroliers.
 
Q -  Vous êtes également accrédité comme ambassadeur auprès de la République coopérative du Guyana (ex-Guyane Britannique) ce qui au total figure une représentations géographique importante. Est-ce que cela n’est pas sans poser de difficultés ?
- C’est un bel enjeu car le Guyana va devenir un des plus importants producteurs de pétrole grâce aux découvertes qui ont été faites sur son territoire voisin du Venezuela. Il y aura donc des opportunités d’autant que le gouvernement du Guyana souhaite diversifier son économie grâce à la manne pétrolière. Je compte donc me rendre régulièrement au Guyana, sans doute chaque mois, pour entretenir de bonnes relations avec le gouvernement. Les questions de migrations, de prisonniers guyaniens dans les prisons de Cayenne est aussi un sujet à l’ordre du jour. 
 
Q - Pourriez-vous nous raconter la journée type d’un ambassadeur de France à Paramaribo, la capitale ?
-  Entre les déplacements en Guyane indispensables pour favoriser la coopération de nos services avec ces pays, ceux au Guyana et aussi ponctuellement sur la caraïbe les journées à Paramaribo sont bien remplies. Rencontres avec les autorités, accompagnement de nos acteurs de coopération militaire, judiciaire, policière, économique, commerciale, gestion de l’ambassade aussi avec sa politique de visas, sa coopération culturelle, la gestion de la communauté française … car une ambassade c’est en même temps une mairie avec l’état-civil, une préfecture, un notaire en plus d’être le représentant du gouvernement français auprès des autorités du pays.
 
Q -  En partant de Paris qu’elle a été la feuille de route que vous a remis le Ministère des Affaires étrangères, autrement dit de quelle mission êtes-vous investi au Suriname en votre qualité de représentant de la France ?
-  La mission de relations politiques avec les deux gouvernements du Suriname et du Guyana d’abord, les informer de nos préoccupations, connaître leurs contraintes, rehausser notre dialogue politique, favoriser les relations économiques ensuite dans le sens d’une meilleure intégration régionale de la Guyane et promouvoir les entreprises françaises en particulier au Guyana qui est une « Nouvelle frontière » avec la découverte de gisements pétroliers. Enfin mettre notre représentation diplomatique au service des intérêts de la Guyane : pousser les feux sur la coopération régalienne judiciaire, policière, douanière, militaire, accentuer la coopération transfrontalière autour du Maroni dans tous les domaines de sécurité mais aussi de santé, d’éducation, etc. favoriser l’insertion politique, économique et sociale de la collectivité territoriale de Guyane dans son environnement régional sud-américain et caribéen.  
 
Q - Quelle attache conservez-vous avec la Sarthe et la ville du Mans. Là où vous êtes en poste êtes-vous un « ambassadeur de cœur » de notre région en vantant son intérêt touristique, ses compétitions telles que les 24 Heures autos, motos, son enceinte gallo-romaine unique en Europe, etc. ?
-  Mes attaches sont d’abord familiales, mes parents y vivent, mon frère et ma sœur y sont médecins, mon fils aîné y travaille avec sa compagne et c’est là que grandissent mes petits-enfants, ce n’est pas rien ! Sans compter tous mes amis…
 
Q -   Avez-vous envie de lancer un appel à des chefs d’entreprise sarthois susceptibles de développer des marchés au Surinam et la zone Caraïbe, dans quels secteurs ? Et seriez-vous prêt à les accueillir et à favoriser leur implantation ?
-  Bien sûr que je les accueillerais avec plaisir et la volonté de les aider. Ce sont des petits marchés donc il ne faut pas non plus s’attendre à des miracles mais plutôt chercher la bonne niche comme le vin ou les produits de l’agroalimentaire et aussi réfléchir à des opportunités d’investissement, je pense par exemple au bois, au cacao ou au secteur touristique.
 
Et bien voilà, l’appel est lancé ! Avis aux chefs d’entreprise qui savent pouvoir compter sur une écoute attentive d’Antoine Joly notre ambassadeur au Suriname et en Guyana. Un diplomate qui n’a rien oublié de ses racines sarthoises, qui les revendiquent au contraire et qu’Ilatou tient à remercier chaleureusement de nous avoir accordé cet entretien au moment même où notre site fête précisément sa première année d’existence. Et même si nous n’avons pas partagé avec lui de délicieux « Ferrero Rocher » lors d’une réception à l’ambassade souffler cette première bougie en sa compagnie n’en reste pas moins un moment privilégié.
 
Interview réalisée par Jean-Yves Duval responsable éditorial