Le sarthois Hugo DUVAL

génial inventeur du tabouret en carton

Il y a chez lui un côté Géo Trouvetout ou professeur Tournesol et comme les castors juniors de Walt Disney il ne manque pas d’ingéniosité. La meilleure preuve est son invention d’un tabouret en carton qui lui a permis d’obtenir il y a quelques jours une médaille d’or du prestigieux concours Lépine.

Mais avant d’en arriver à cette distinction qui consacre les chercheurs qui ont « trouvé » voyons qui est ce quadragénaire normand, originaire d’Evreux, devenu depuis treize ans sarthois d’adoption et de cœur. Hugo Duval, c’est son nom, a commencé par suivre une formation en génie mécanique sanctionnée par un BTS « conception de produits industriels ». Par la suite on le découvre dessinateur en entreprise avant de devenir directeur en Roumanie d’une usine spécialisée dans l’injection plastique employant une centaine de salariés, et pour finir créateur d’entreprise à Roëzé-sur-Sarthe. C’est en avril 2015 qu’il a décidé de créer sa société, « Breen » sous la forme d’une SAS. L’idée germait depuis cinq ans déjà et il lui tardait de la concrétiser.

Une SAS nommée Breen

Tout est parti du constat que le public ne bénéficie pas toujours sur certains évènements sportifs ou culturels d’éléments de confort satisfaisants. C’est le cas au festival des « Vieilles charrues » en Bretagne ou près de deux cent cinquante mille personnes se retrouvent agglutinées durant des heures devant une scène, durant la course automobile des 24 Heures du Mans ainsi qu’au GP de France moto avec la présence sur le circuit de dizaines de milliers de spectateurs. On pourrait aussi ajouter le Tour de France où des millions de personnes se massent aux abords des rues et des routes dans les villes, les cols tout au long du parcours de la course dans l’attente de voir passer la caravane et les coureurs. L’idée était donc toute simple : Pourquoi ne pas permettre à toutes ces personnes de s’asseoir et de se reposer plutôt que de rester debout ? A ce premier constat en est apparu un second à savoir que 3,5% de la population française est à mobilité réduite et qu’il est indispensable de lui procurer une solution adaptée. D’où l’idée d’un tabouret, mais bien sûr comme le précise Hugo Duval « d’un tabouret assez léger pour être facilement transporté, solide pour supporter un certain poids, résistant aux intempéries et enfin respectueux de l’environnement grâce à un matériau recyclable ». Le tabouret en carton était né ! Un tabouret écolo car pour son inventeur l’éthique en la matière est prioritaire. Il a au demeurant illustré son cahier des charges en parlant d’un projet « écolomique » un néologisme qui souhaite associer autant l’économie que l’environnement. Bien vu !

Et cette volonté n’est pas qu’un vain mot chez cet homme qui traite avec le plus grand soin toute la filière propre à la commercialisation de son tabouret, de la table à dessin à sa livraison chez le client. C’est ainsi qu’il recherche toujours la proximité entre la cartonnerie chargée de la production du siège du donneur d’ordre. C’est la situation de celui-ci qui dicte son choix pour trouver le fabriquant afin de réduire au maximum les déplacements et par voie de conséquences le rejet de carbone dans l’air. On l’aura compris, Hugo Duval fait partie de ces nouveaux dirigeants pour qui le respect de la planète est prioritaire et que la rentabilité n’autorise pas toutes les fantaisies. Ainsi il n’est pas du genre à commander ses tabourets en Inde ou au Bengladesh sous prétexte que leur coût de revient serait moindre. Encore que … les frais de transports aériens ou maritimes ne manqueraient pas d’alourdir la facture finale.
Mais là ne s’arrête pas l’inventivité de notre créateur qui a trouvé une autre astuce : faire payer le tabouret non pas à son utilisateur, pour qui il est gratuit, mais à ses propres fournisseurs. Comment ? C’est ce que nous vous expliquerons demain à travers le deuxième volet de notre reportage consacré à Hugo Duval. En même temps que nous évoquerons sa présence cette année à la Foire de Paris dans le cadre du fameux concours Lépine, du nom de ce préfet de Paris (1893-1913) qui parmi bien d’autres idées fut l’inspirateur en 1909 de ce concours à qui l’on doit la création du stylo bille (1919), du moteur deux temps (1910), de la machine à laver le linge en 1918, des verres de contact en 1948 et maintenant du …tabouret en carton.

JY.D

Pour suivre : Hugo Duval l’homme qui transforme le carton en or !