Le Mans FC a le vent en poupe

…entre nous Thierry Gomez

Quand on découvre les chiffres astronomiques de certains transferts, les salaires des joueurs les plus capés de la Ligue 1 on imagine sans mal les masses d’argent spectaculaires que génère le football devenu plus que jamais un sport spectacle, une attraction télévisuelle au point de se demander, et le sport dans tout cela ? Alors bien sûr l’enjeu n’est pas le même pour les divisions inférieures, comme c’est le cas pour Le Mans FC en National 2 mais les contraintes financières restent là. Et le président du club ne peut y échapper.


Q. Côte financement public comment cela se passe-t-il avec la mairie ?
T. Gomez – Je crois que la ville à compris rapidement une fois la forte déception passée de l’importance d’avoir un club au plus haut niveau au Mans et tout le monde sait que cela passe par un investissement. Mais bien sûr il s’agit de subventions publiques, la situation économique aujourd’hui est difficile, la vie est compliquée. Aujourd’hui je me félicite des relations que nous avons avec la collectivité locale et j’espère développer demain les mêmes rapports avec le conseil départemental et avec la région. On joue effet un rôle économique moteur au niveau du Mans et de la Sarthe. En terme de communication Le Mans FC à un rôle primordial dans la reconnaissance de la ville et du département. Et puis ne négligeons pas la dimension sociale du club, nous avons des supporters, des jeunes comme des personnes âgées pour qui la semaine est rythmée par les rencontres de Le Mans FC que l’on peut maintenant accueillir dans de bonnes conditions au MMArena. Comme vous le voyez on a une vraie mission à remplir car Le Mans FC représente un axe stratégique pour nos partenaires privés et publics et on essaie de le faire le mieux possible.

Ville, département, une même vision ?

Q. A vous entendre les relations avec le conseil départemental sont plus difficiles…
T. Gomez – Non, j’ai encore rencontré récemment ses responsables et il y a entre nous un véritable dialogue en tenant compte pour chacun de ses atouts et de ses difficultés. Moi je suis là pour que le club réussisse et pour cela je dois fédérer et rassembler toutes les énergies, toutes les bonnes volontés en réunissant les clubs de supporters, les partenaires, les collectivités locales. Le foot a pris une telle dimension aujourd’hui, surtout si l’on veut revivre ce qu’on a vécu avec le MUC 72, qu’il est nécessaire que tout le monde soit derrière le club car la marche est beaucoup plus haute qu’il y a dix ans.

Q. Qu’en est-il de la fréquentation actuelle au MMArena, 1200, 1300 spectateurs ?
T. Gomez – Pour le dernier match il y avait entre 2600 et 2700 personnes, et c’est à peu près la moyenne de spectateurs depuis le début du championnat, cela veut dire à peu près deux fois que l’an dernier à la même époque. C’est un signe très encourageant et lorsque nous aurons des matches à enjeu je suis persuadé qu’on dépassera la barre des trois mille personnes et qu’on avoisinera les quatre mille. On n’avait pas prévu autant. C’est un signe très fort qui montre à tout le monde qu’accompagner le club est un bon investissement, le public revient, les feux passent au vert à tous les niveaux même si tout cela est fragile et qu’il faut garder les pieds sur terre. Je connais trop la réalité du football. Déjà à la trêve l’an dernier tout le monde nous voyait en National 2 mais quelques temps après, quand on a perdu trois matches de suite au mois de mars, plus personne nous voyait monter. On a rétabli la situation, peut-être ne le fera-t-on pas toujours. Cette année il faut avoir conscience qu’une seule équipe monte et qu’on pas le droit au Joker. Il nous faut donc être régulier, constant, en avançant dans l’optique d’associer tout le monde, en premier lieu les vingt-trois joueurs du club. Nous devons les garder dans l’état d’esprit qui est le leur depuis le début, dans la même osmose, il y a ceux qui jouent et ceux qui jouent moins et on s’occupe davantage par exemple de ceux qui jouent moins.

Championnat ou (et) la Coupe ?

Q. Votre ambition dans ces conditions est-elle de mener de pair le championnat et la coupe, autrement dit courir deux lièvres à la fois ?
T. Gomez – On ne choisit pas tel objectif par rapport à tel autre. Dans le foot c’est l’objectif qui vous choisit. On est Le Mans FC, on est donc forcément ambitieux et à la recherche de la performance. Chaque match on doit rentrer sur le terrain, quel que soit le niveau et l’équipe, pour gagner, après les circonstances feront qu’on ira peut-être dans aucune des deux compétions, dans l’une des deux, dans les deux.

Q. A propos des féminines on a l’impression d’un manque de visibilité alors que celles-ci évoluent depuis des années au plus haut niveau
T. Gomez – On a en effet une stratégie à défendre et vouloir tout faire c’est le meilleur moyen de ne rien faire. On travaille cependant beaucoup avec Claire Germain, la coach des féminines, pour améliorer le recrutement, les déplacements, le médical car le projet féminin s’inscrit dans le projet sportif global du club. On parle de plus en plus d’elles sur notre site internet, où nous enregistrons plus de 10 700 followers, car elles constituent un atout pour Le Mans FC. Il n’y a pas deux projets au club, un masculin et un féminin, mais un seul.

Comme on le dit dans le milieu de l’entreprise nous souhaitions en rencontrant Thierry Gomez faire un rapport d’étape quelques semaines après la reprise du championnat et nous aurons régulièrement ce type d’entretien avec lui car avec Le Mans FC c’est aussi un peu l’avenir du Mans, de la Sarthe, et donc du nôtre, qui se joue et ce qui se dessine depuis quelques mois est encourageant et porteur d’espoir.

Interview : JY. Duval - Crédit photos: DR