Le Mans FC a le vent en poupe

…entre nous Thierry Gomez

Depuis leur montée en National 2 les footballeurs de Le Mans FC accumulent victoire après victoire pour en totaliser 7 aujourd’hui réalisant ainsi un carton plein. Bien sûr il ne faut jamais crier trop tôt victoire le championnat est loin d’être terminé mais un bon début est toujours bon à prendre. Et préférable à une situation inverse. L’occasion nous a semblé bonne pour faire un premier bilan d’étape avec Thierry Gomez le président du club qui a accepté de se prêter aux joies de l’interview que nous vous présentons aujourd’hui et demain dans le Mag.

Question : Auriez-vous parié voici quelques semaines sur un tel résultat qui vous vaut d’être à la tête du classement de votre groupe à la mi-octobre ?
T. Gomez – En prenant le club j’ai toujours dit que ce n’était pas un pari sportif et que l’idée était de bâtir un vrai projet et de faire avancer le club dans sa globalité, de le faire progresser par rapport à la saison dernière en améliorant l’effectif, le médical, ce qui a été fait et qui explique qu’aujourd’hui je ne m’intéresse guère au résultat. Pour autant je ne vous cache pas qu’il est plus facile de faire avancer le club, de trouver des partenaires lorsqu’on gagne. C’est évident, il y a une telle attente. Et tout ce que nous faisons c’est pour gagner cela va de soi. En cela gagner sept matches de suite représente une belle performance mais pour être honnête avec le coach on n’en parle pas tous les jours. La situation serait différente si on venait de monter en Ligue 1 où cela serait génial car on pourrait se dire que ce sont vraiment des points acquis et même en terminant 12e,13e ou 14e ces points là nous serviraient à nous maintenir et tout le monde serait heureux. En revanche ici, on peut à la fin de l’année avoir gagné sept fois, on peut terminer 2e, 3e ou 4e du championnat, et pour un promu ce serait une belle performance, mais comme vous le savez il n’y aura qu’un seul club à monter. Il faut avoir bien conscience de cela, on sait où on veut aller, comment on veut y aller, et si tout le monde est heureux d’avoir gagné sept matches on ne va pas s’arrêter là.

Q. Romorantin, le deuxième du championnat est à cinq longueurs derrière vous, cela doit vous rassurer ?
T.Gomez – Là encore il faut être prudent, il n’y a pas que Romorantin. Saint-Malo est également une très belle équipe de même que Granville qui est distancée parce qu’elle a pris un très mauvais départ mas nous avons là les trois équipes qui seront dans les cinq premiers du classement.

Des concurrents très sérieux…

Q. Justement on observe qu’il y a dans l’ensemble de belles équipes dans ce groupe, des adversaires très sérieux…
T. Gomez – On voulait être dans le groupe Ouest parce qu’on avait envie de rencontrer des équipes qui jouent bien au football et de ce côté on est plutôt bien servi. On sait qu’on aura quelques matches difficiles à l’extérieur mais cela sera différent de ce qu’on a pu connaître l’an dernier où certaines rencontres étaient très compliquées de jouer du fait du terrain et de l’environnement. Romorantin par exemple, où nous allons nous déplacer prochainement, sera un beau match et nous y serons très bien accueilli.

Q. Le risque n’existe-t-il pas cependant que Le Mans FC devienne l’équipe à battre même de la part d’équipes moins bien placées au tableau ?
T. Gomez – C’était le cas déjà l’an dernier et aujourd’hui il est vrai que tout le monde chasse derrière Le Mans FC et tout le monde à envie de nous faire tomber, c’est la logique du sport. C’est la raison pour laquelle le championnat sera rude et que je ne m’attache pas particulièrement à ces sept premiers matches. Il en reste vingt-trois et le chemin est encore long et on a connu par le passé une multitude de cas de figures où on criait bien haut et bien fort qu’on était déjà en division supérieure, que la montée était acquise et finalement on connaît la suite. Je ne veux pas revenir sur le cas du fameux match de Vannes qui montre qu’il nous faut garder les pieds sur terre et rester lucides, sans pour autant manquer d’ambition. La réussite passera par le travail et la cohérence.

L’attaque, le milieu de terrain, la défense…

Q. Est-ce qu’on peut faire un point sur l’état de l’équipe, de son attaque, de sa défense…
T. Gomez – Nous avons aujourd’hui une bonne attaque, un bon milieu et une bonne défense, donc un bon groupe dans l’absolu. C’est ce que nous voulions, qu’il soit plus fort que celui de l’an passé et nous avons aujourd’hui une force collective. On a pu le voir récemment contre Saint-Brieuc lorsqu’à dix contre onze nos joueurs se sont arrachés, ont tout donné sur le terrain pour aller chercher le résultat et l’obtenir.

Q. Vous ne voyez donc pas la nécessité de recruter de nouveaux joueurs ?
T. Gomez – Non, nous avons un bon effectif de vingt-trois joueurs, plus les jeunes qui poussent derrière et on fera sereinement un bilan à la trêve et pour revenir sur ce que je disais c’est aussi à ce moment-là qu’on commencera à regarder sérieusement le classement. Il peut cependant y avoir des blessures, des départs, donc nous jugerons le moment venu.

Le recrutement, les moyens financiers…

Q. Pas de recrutement, donc pas de besoins financiers, est-ce que cela signifie que vous ne solliciterez pas de nouveaux partenaires ?
T. Gomez – L’argent qu’on cherche et dont nous avons besoin, ne vise pas uniquement au recrutement de nouveau joueurs même si la mise en place d’un pôle sportif est essentiel. Mais nous sommes actuellement dans une démarche de reconquête, de restructuration et nous devons améliorer le club globalement, dans le médical, dans les déplacements, au niveau des éducateurs, du personnel administratif si nous voulons permettre au club de prendre une nouvelle dimension. Donc au contraire nous cherchons à faire progresser en permanence le partenariat de Le Mans FC, qu’il soit public et privé afin de répondre à l’attente qui existe aujourd’hui autour du club. Il faut savoir que si le club avait le bonheur de faire une très bonne saison et de monter en National 1 un budget conséquent serait nécessaire sachant que notre ambition n’est pas de jouer en National 1 mais d’évoluer dans le monde professionnel et cela bien évidemment se prépare, s’anticipe. C’est un travail du quotidien que de rencontrer des gens, de leur expliquer notre projet, et de leur proposer de nous accompagner.

Q. Quelle est l’importance de l’enveloppe financière dont le club a besoin ?
T. Gomez – Ce n’est pas une question de somme, l’idée est de rassembler un maximum de partenaires autour du club et notamment de séduire ceux qui étaient là il y a quelques années et qui nous ont quitté. Mais bien sûr pour ce que nous voulons réaliser le club a besoin de moyens supplémentaires c’est pourquoi nous offrons aux chefs d’entreprises différentes solutions pour qu’ils s’installent dans la durée : simple accompagnateur, partenaire officiel, actionnaire, afin de mieux répondre à leur attente.

A suivre demain dans le Mag la 2ème partie de cet entretien


Interview : JY. Duval - Crédit photos: DR