Le Mans aux XVIIe et XVIIIe siècles
Le Grand siècle de France : une prédominance européenne à bien des aspects
Ce siècle est marqué par la montée du pouvoir royal, passé de la monarchie à l’absolutisme. Depuis la fin de la Renaissance, la France devint une puissance mondiale dont l’influence touche une grande partie de l’Europe. Cette période fut marquée par de nombreux souverains qui s’affrontèrent pour étendre leurs pouvoirs respectifs. Ce siècle apporte aussi son lot de changement notamment au niveau culturel avec la création d’académies littéraires, d’arts et de sciences. La France étend son influence sur toute l’Europe en confirmant le français comme « langue des écrivains » mais également langue de référence dans d’autres domaines comme la peinture, la sculpture, l’architecture et la musique. Dans le domaine des sciences aussi, où les scientifiques français œuvrèrent dans l’astronomie, les mathématiques, la physique et même l’optique. D’Artistes aux intellectuels, les français sont aux cœurs des réseaux culturels européens. De part cette renommée que cette période est appelée le Grand Siècle en France.
L'explosion des métiers d'art, du textile
Durant ce siècle, les habitants du Mans, ont développé un important savoir-faire pour les sculptures en terre cuite. La plupart de ces œuvres sont conservées précieusement dans les édifices religieux et les musées de la ville. Ils ont ainsi été source d’inspiration pour Germain Pilon, l’un des grands noms de ce siècle.
En 1650, l’industrie du textile connut une révolution avec une nouvelle étamine qui permit aux métiers à tisser du Mans de connaitre une renommée internationale. La cire et le textile, produits au Mans, étaient exportés à l’étranger et devinrent le must have des grandes cours d’Europe. Cette industrie prit un nouvel essor avec la fabrication de toile de jute qui permit à la ville du Mans de parfaire son dynamisme jusqu’au XIXe siècle.
La montée des conflits au Mans
Cette période raviva aussi des conflits du siècle précédent, la ville du Mans continua d’être menacée par des affrontements aux motifs religieux surtout venant de la cathédrale Saint-Julien et la collégiale Saint-Pierre-la-Cour. Les habitants étaient même tentés de s’installer dans les villes voisines afin de fuir ce conflit grandissant. Pourtant cette période annonça aussi l’expansion de nouveaux ordres religieux due à l’offensive de la Contre-Réforme tridentine. Sur une période de quarante ans, soit de 1602 à 1642, pas moins de cinq nouveaux ordres religieux s’installèrent autour du Mans en construisant leurs propres monastères.
Le Mans et ses alentours subissent alors une forte vague de surpopulation, obligeant les tisserands, les travailleurs de lin, de cuivre et de chanvre à s’exiler près de la Sarthe, les quartiers bas du Maine. C’est seulement durant la seconde moitié du XIXe siècle que l’influence de ces différents cultes commencera à disparaitre tout comme les quartiers de Gourdaine et des Tanneries.
Le XVIIe siècle la ville du Mans se compose de seize paroisses différentes tout autour de la rive voyant sa population s’étendre tout du long. La vie économique, elle se restreint près des places des Halles. Quant à l’extension urbaine, elle fut rapidement stoppée par la culture de la terre qui entourait la ville et qui devint la propriété des monastères de la ville. L’administration royale, elle, apporta une évolution positive à la situation de la ville avec l’arrivée de nouveaux magistrats et officiers royaux permettant aux élites d’atteindre la bourgeoise et aux riches négociants de se trouver de bonnes places en ville.