Le Mans et la Renaissance
Capitale culturelle et religieuse pendant la Renaissance
Née en Italie, la Renaissance a connu une expansion grandissante dans toute l’Europe. Elle débuta en France vers 1515 pour prendre fin après la guerre de Trente Ans vers 1620.
Un mouvement d'intellectuels
Le Mans, capitale du Maine devint, pendant la Renaissance, une capitale culturelle et religieuse de ce mouvement. Foyer intellectuel de nombreux écrivains, et penseurs, sa prospérité fut saluée par Marot et Du Bellay, les auteurs et metteurs en scène Arnoul et Simon Gréban, à l’origine de bon nombre de tragédies religieuses, appelées aussi mystères. Officiellement ils sont à la base du divertissement Manceau. La plupart de leurs représentations eurent lieu sur la future place des Jacobins. Jusqu’à la fin du XVe siècle, ils produisirent des écrits via les différentes presses de la ville du Mans et de tout le comté du Maine.
Le mécène du Maine, le Cardinal de Luxembourg, prit en charge la cathédrale en 1509, et réalisa les tapisseries des saints Gervais et Protais destinées à agrémenter la cathédrale d’orgues.
En 1538, l’illustre artiste Simon Hayneufve est nommé chapelain du grand doyen Lezin Cheminard qui fut à l’origine de la chapelle de l’évêché. Cette dernière fut détruite en 1542 ce qui occasionna le réaménagement des plans du grabatoire du Mans.
Bien que ne possédant pas d’université, le Mans, grâce à René et Jean du Bellay amis des lettres et amateurs d’art fut doté d’un lieu d’études. Ainsi, des espaces de rencontre et d’échanges furent mis en place sous l’égide de la religion chrétienne. Avec Martin Guérande secrétaire de Philippe de Luxembourg et Jacques Peletier, lui-même secrétaire de René du Bellay pour la gestion des espaces. Michel Bureau théologien et administrateur de l’abbaye de la Couture, quant à lui permit, grâce à son influence et à l’aide du scolastique Geoffroy Boussard de développer la culture au Mans.
L’apport des humanistes dans la construction du Mans
La participation des humanistes adeptes d’études de langues profanes et du poète Charles Ferrand permit à l’abbaye Saint-Vincent de s’ouvrir à de nouvelles possibilités. Devenant une pièce maîtresse de la ville grâce à la Couture des centres culturels, incontournables sous la gérance de l’abbé Adam Fumé connu pour son action de regrouper de nombreux savants, poètes et philosophes en vue de développer l’influence de ces centres. Le neveu d’Adam, Nicolas Fumé prit ensuite comme successeur l’humaniste René Flacé qui choisira de faire son catéchisme en latin et en langue vernaculaire, montrant, ainsi l’ouverture d’esprit de l’église dans la continuité de la Renaissance. La ville fut dès lors considérée comme le berceau de la Pléiade.
A la mort de Guillaume du Bellay en 1543, ses funérailles revêtirent la forme d’un évènement national. Ses successeurs, lui élevèrent un magnifique tombeau pour lui rendre hommage. De son influence, le groupe de la Pléiade se forma autour de Jacques Peletier, François Rabelais et Pierre de Ronsard avec les frères du Bellay, ils publieront les Œuvres Poétiques dont une pièce en hommage à Guillaume du Bellay nommé à la ville du Mans. René du Bellay deviendra plus tard le protecteur de Pierre Belon qui était de passage dans la région du Maine. Il lui fournira des essences rares qui seront envoyées à son château de Touvoie connu comme un véritable paradis arboricole de la Renaissance.
L’histoire du Mans au cours de la renaissance sera marquée par de nombreux succès. Sa civilisation sera notamment l’une des plus prospères de toute l’Europe.