Le Mans et la révolution industrielle

Les historiens délimitent cette période entre 1814 et 1914, soit après la fin du Premier Empire jusqu’au début de la Première Guerre Mondiale. La France connaissait de nombreux changements tant politiques qu’économiques sans oublier la partie sociale qui est la base même de ces changements.

Aspect de la révolution en France

Trois républiques, deux monarchies et deux empires sur un siècle se sont succédé donnant à la France la forme d’un laboratoire institutionnel pour le reste de l’Europe. Au niveau religieux, l’Etat entame petit à petit un schisme avec l’Eglise, qui était autrefois le soutien des monarques. Cette laïcisation progressive de la société française menée par des républicains anticléricaux permet d’ouvrir la France vers d’autres idées notamment au niveau de l’économie et du social.

Au niveau économique, la révolution industrielle, transforme complètement la France qui dépendait d’une économie dite primaire par le passé. Cette industrialisation progressive permet un rééquilibrage de la population rurale et citadine. Ce qui permet en 1910 de faire passer la population des villes à cinquante pourcents.

Les avancés sociaux étaient tout aussi nombreuses puisque durant cette période, différents droits sociaux apparurent. Entre autres, les droits de vote et de grève furent respectivement établis en 1848 et en 1864 outre la liberté de la presse qui vit le jour en 1881 avec la loi sur la presse.

Le Mans, la métamorphose industrielle

En 1842, Ernest Sylvain Bollée installa sa fonderie de cloches au Mans, faisant ainsi rentrer la ville dans l’ère de l’industrialisation. En effet, en 1844, Le Mans s’équipa d’une ligne de chemin fer la faisant ainsi s’intégrer sur le réseau Paris-Rennes. Cet aménagement marqua un changement profond dans la structure de la ville. A lui succéda l’implantation de nouvelles industries et commerces ainsi que l’extension de la ville et sa population.

Les descendants d’Ernest Sylvain Bollée, notamment son fils Amédée Bollée, furent à l’origine de grandes entreprises dont une fabrique de voitures à vapeur en 1873. En 1896, ce fut au tour d’Amédée Bollée fils de reprendre l’affaire en modernisant l’entreprise. Ceci marqua le début de la production de voitures à essence au Mans. Léon Bollée le fils cadet, quant à lui inventa une machine à calculer et fonda sa propre entreprise d’automobiles qui existera jusqu’en 1930. Avec l’essor de l’industrie automobile, le chemin de fer se développa dans les départements aux alentours et permit l’installation massive de lignes téléphoniques en 1893. Georges Durand fonda alors l’Automobile club de la Sarthe qui devint l’Automobile Club de l’Ouest ou l’ACO, qui organisa son premier grand tournoi en 1906, l’ancêtre des 24 heures du Mans. En 1841, Ariste Jacques Trouvé-Chauvel passionné d’automobile, créa les premières banques décentralisées et société d’assurances mutuelles au Mans. Durant la deuxième moitié du XIX^e siècle, la ville s’était forgé une réputation internationale grâce à ses maîtres verriers.

La révolution politique et économique a entièrement changé la face de la ville du Mans qui devint un endroit prospère connu pour être le plus grand marché de France avec l’orge, le blé, l’avoine, le chanvre, la pomme de terre. Au niveau international on le reconnait pour son industrie automobile florissante et son industrialisation avancée.