Basket, MSB

Entre nous et Christophe Le Bouille ...

Q. – Vous évoquiez Youssopha Fall qui est un pur produit du club, êtes-vous surpris de ses progrès, de sa qualité de jeu aujourd’hui ?
C.LB – Honnêtement non, mais c’est une véritable satisfaction de voir un jeune qu’on est allé chercher il y a pas mal d’années, qu’on a formé, tout le monde à bien travaillé avec lui, le staff technique, médical pour arriver à ce début d’aboutissement. Ce n’est pas l’aboutissement en effet mais le début de ce qui va être une longue carrière. Ce qui est surprenant c’est qu’il n’arrive que maintenant, il s’est bien sûr passé des choses avant qui ont fait qu’il n’a pas pu s’exprimer avec les Pro mais on le voyait à l’entraînement où il était déjà performant. On l’a vu évoluer et ses coéquipiers à l’entraînement étaient surpris qu’il ne joue pas. L’an dernier on a bien fait de le prêter en allant jouer en Pro B où il a gagné en assurance, en maturité, en ayant des minutes plus garanties qu’en Pro A car à ce moment-là il n’était pas prêt à jouer vingt minutes en Pro A, c’est dense, et d’autres joueurs l’ont fait avant lui, je pense à Fournier. Cela leur a réussi car l’exigence pour ces clubs-là n’est pas la même en terme de résultats, la concurrence non plus, et si vous trouvez le bon club, le bon coach qui fait confiance à un jeune, comme cela a été le cas l’an dernier à Poitiers pour Youssoupha, on ne peut que retrouver un joueur assez performant. Et cette année en construisant l’équipe avec Eric Bartecheky il était clair qu’il serait un joueur majeur.

Q. - Justement à propos de ce nouveau coach vous avez là un entraîneur expérimenté …
C.LB – Il a en effet entraîné deux ans Le Havre en Pro A, en obtenant de très bons résultats avec peu de moyens, puis deux ans à Pau avec un peu plus de moyens et de très bons résultats également et ici au Mans il confirme les espoirs que nous avons placés en lui. Il s’agit d’un coach d’avenir, qui est jeune, a du caractère et est respecté des joueurs. Son message passe sans qu’il est besoin de leur crier dessus. Il travaille beaucoup, c’est un anxieux donc il a toujours la volonté d’aller chercher le petit détail qui va faire en sorte d’améliorer encore l’équipe. C’est un gros bosseur et ça se passe très bien avec l’équipe depuis la préparation. Il est pleinement intégré dans le club et on essaie de le mettre dans les meilleures conditions pour qu’il soit en totale confiance. Il est certain, ne nous voilons pas la face, que les victoires aident à cela et il nous faut attendre de voir si lors des défaites l’attitude des uns et des autres sera toujours la même. Mais pour ce qui concerne Eric je n’ai aucun doute, c’est pour moi la meilleure recrue du club cet été.

Q. – Dans cette revue de détail on ne peut pas ne pas parler du meneur de jeu Justin Cobbs qui tient un rôle central et est une sorte de cheville ouvrière de cette équipe …
C.LB - Justin est encore un jeune meneur, ce qui est intéressant pour nous. Il a fait une saison contrastée l’année dernière à Gravelines avec de très bonnes statistiques individuelles et une impression qu’il ne donnait pas satisfaction aux observateurs, donnant l’impression d’être un peu égoïste dans le jeu collectif ce qui pour un meneur est un peu gênant. C’est le sentiment qu’il donnait. Eric a insisté pour le prendre cet été, il a été patient, et Justin a montré que l’idée qu’on se faisait de lui l’an dernier était peut-être lié au contexte de Gravelines en fonction de ce qu’on lui demandait de faire. Aujourd’hui il a prouvé, que ce soit en préparation ou en début de championnat qu’il était capable de mettre le curseur là où il faut entre être dangereux individuellement, peser comme un meneur de jeu d’impact américain doit le faire dans notre championnat, mais aussi d’impliquer tout le monde, de faire jouer ses co-équipiers. Il a trouvé le bon équilibre et c’est une vraie satisfaction à mettre aussi au mérite d’Eric Bartecheky.

Q. – En résumé, pas de fausses notes jusque-là et un président de directoire heureux, loin de ce que vous avez vécu l’an passé …
C.LB – Nous avons en effet été très impactés par ce qui s’est passé, le club a souffert, nous avons été en danger, on a limité la casse. Nous avons dû analyser les raisons de cet échec si nous voulions rebondir afin de ne pas les reproduire et pouvoir repartir de l’avant. Il semble que nous ayons trouvé quelques bonnes réponses mais tout cela est fragile après seulement six rencontres. On a emmagasiné de la confiance et c’est important mais on a gagné parfois avec deux points d’avance tandis que Chalon sur Saosne qui n’a pas encore gagné un match en a perdu quatre à moins de deux points. Cela signifie que tout cela se joue à peu de choses. Nous allons justement jouer Chalon samedi et je les crains terriblement car ils attendent de gagner leur premier match. En plus de cela nous devenons l’équipe à battre et même si je ne vais pas m’en plaindre il nous faudra être très prudent à Antarès ce week-end car ils sont à 0-6 tandis que nous sommes à 6-0. D’autant qu’ils vont étrenner un nouveau meneur de jeu américain qui risque de leur apporter un surplus de confiance vu qu’il n’aura pas été impacté par leur début de saison. Il va inévitablement se produire un déclic pour cette équipe à un moment ou un autre j’espère simplement que ce ne sera pas samedi.
Au terme de notre entretien au siège social du MSB Christophe Le Bouille nous avouera profiter de cette période qui ne connaît pas de tensions entre les sportifs, pas de tensions non plus liées à la gestion du club et que les relations avec son nouveau président du conseil de surveillance Dominique Payen sont bonnes. Et de conclure :
« Les bons résultats de l’équipe, la bonne presse, le bon spectacle proposé, incitent les supporters à revenir et après avoir été frustrés l’année dernière ceux-ci ont renoué avec le plaisir d’être à Antarès. Samedi ils seront plus de cinq mille, ce qui est notre moyenne actuelle et ils sont des acteurs essentiels pour la victoire du club. Nous jouerons sans doute à guichets fermés alors que le match va se jouer à 18h 30 ce qui est un signe qui ne trompe pas ».
Hasard malheureux du calendrier Le Mans FC jouera au même moment non loin de là, au MMArena, et d’ores et déjà certains ont prévu d’assister à une première mi-temps au foot et de suivre ensuite le basket. Quelle soirée en perspective.

Entretien réalisé par J.Y Duval

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