Christianisation de la ville du Mans

La cité mancelle et la chrétienté

La christianisation de la ville du Mans survint à la fin de l’Antiquité. Cette période, riche en rebondissements, fut l’une des plus tumultueuses de l’histoire de l’ancienne Vindunum. Il fallut un certain temps avant de voir une uniformisation des croyances dans la ville. En effet, les habitants de la région, fidèles à leurs rites et coutumes n’ont pas vite démordu. D’autre part, alors que la religion chrétienne prenait de l’ampleur, les hommes d’églises eux aussi appliquèrent progressivement une main mise sur la ville.

Les étapes de la christianisation

La christianisation de l’ancienne Vindunum ne s’est pas faite aisément. Elle débuta au IIIe siècle en suivant le chemin du Val du Loire avant d’atteindre le Mans aux environs du IVe siècle. Ce fut l’évêque Gatien, dépêché spécialement de Rome qui eut la tâche d’introduire la Chrétienté dans la région. L’évangélisation débuta alors dans la troisième Lyonnaise au IIIe siècle. Si Gatien fut celui à qui on reconnaitra la christianisation du Mans, le premier évêque de la ville sera saint Victeur dont l’épiscopat dura 40 ans. Cet évêque avait fait sa réputation par l’entreprise de nombreuses activités. C’est ainsi qu’au IVe siècle, une basilique fut créée en son honneur. A sa mort, Victeur fut sacré saint patron des évêques du Mans. Tout autour de la ville, le développement agricole suivait l’expansion de la chrétienté. Mais malgré cela, les contrées reculées du Mans regorgeaient encore de personnes qui refusaient d’abandonner leurs croyances païennes. C’est pour cela d’ailleurs que l’immunité fut déclarée par Thierry III en 673. Cette mesure préconise une complète liberté par rapport au roi qui n’avait, dès lors, aucune emprise sur les propriétés de l’Eglise. Par la même occasion aucune redevance ne pouvait être prélevée sur ces terres.

Les impacts de la christianisation

Le christianisme s’est vite inscrit comme une marque d’urbanisation. En effet, avec la christianisation du Mans vinrent de grandes avancées. La face de la ville ne fut plus ce qu’elle était du temps où la religion n’avait pas encore atteint sa lisière. Le développement de l’ancienne Vindunum est surtout tributaire des multiples bâtiments religieux qui ont été érigés dans la région. Le tout premier lieu de culte qui fut créé dans la ville fut l'ecclesia mater. S’en suivi la construction de la chapelle Saint-Étienne puis, un baptistère. Plus tard, au VIIe siècle, une abbaye fut construite dans le faubourg du Pré avant l’apparition de la basilique Saint-Hilaire qui fut érigé. Tours à tour, la ville de Le Mans verra successivement la création de la Sainte-Croix, la Sainte Marie puis Saint-Martin de Pontlieue. Suite à cela, aux VIe et VIIe siècles, Le Mans connu une grande prospérité qui profita d’ailleurs aux comtes du Maine. Au fil des siècles, l’évêché du Mans gagna en importance, il devint l’un des évêchés les plus étendus du royaume.

La christianisation aura changé à jamais le visage de la ville du Mans. En effet, cette période fut marquée par le développement de la ville. Par la même occasion on vit la suprématie royale limitée par l’importance grandissante de l’Eglise.