Le parler manceau

Quelle langue est parlée sur Le Mans ?

Les Français du territoire du Maine, dont font partie Sarthe et Mayenne, ont des prononciations différentes de celles des autres régions. Ce parler dont certaines personnes ont du mal à comprendre n’est autre que le parler manceau. Ce dernier est également connu sous le nom « parler cénomane », « parler Sapience » ou encore « parler sarthois ».

Le parler manceau et son origine

Le parler manceau est le résultat de plusieurs mixages de différents parlers. Dans le Haut-Maine, une grande partie des expressions utilisées se rapportent à la terre ainsi qu’au travail dans la campagne. Le vocabulaire se compose de mots de provenance variée. Au XIXe siècle, l’essor du secteur industriel avait influencé la langue utilisée par les habitants. Le rôle que jouait le Haut-Maine dans l’économie de la région Ouest, notamment dans le domaine commercial explique aussi l’apparition d’une partie du vocabulaire manceau. Les emprunts à d’autres parlers environnants comme celle de la Normandie et de Bretagne ont aussi contribué à la formation de plusieurs mots.

Le parler manceau et les parlers proches

Le parler manceau ou parler sarthois est issue de la langue d’oïl. Il est employé dans tout le territoire du Haut-Maine (haut-mainiot), qui appartenait au Comté du Maine. Cette forme dialectale ressemble beaucoup au « bas-mainiot » le parler utilisé dans le Bas-Maine (aujourd’hui département de la Mayenne), à celle du sud de la Sarthe désignée « angevin », et à celle utilisée à Mortagne-au-Perche nommée « percheron ». On remarque aussi une ressemblance notable entre le parler manceau et le parler gallo de la Haute-Bretagne, laquelle regroupe les Côtes-d’Armor, Loire-Atlantique, Morbihan, et Ille-et-Vilaine.

Quelques caractéristiques du parler manceau

Selon Montesson, les habitants du Mans ont une façon de parler « sage et prudente ». Dans le langage verbal, le parler manceau se distingue en effet par la lenteur de son débit. Ce parler présente une prononciation particulière. A titre d’exemple, le « e » se substitue au « a » ; au lieu de prononcer « a », les gens disent « ai » lorsque celui-ci se trouve devant un « g » (Exemple pour partage, le parler manceau dit [partaige]). Devant un « gn » ou « n », « ei » remplace le « i » (Exemple : vigne devient [veigne]). Un « ch » devant une voyelle devient « g » ou « j », la prononciation de cheval en parler manceau est donc [geval » ou [jeval]. Le « f » et le « l » ne sont pas prononcés lorsqu’ils se trouvent à la fin d’un mot. Bœuf devient [beu], chétif devient [chéti], machecoul devient [machecou].

Sauvegarde de la parole sarthoise

Le parler sarthois est toujours en usage dans les campagnes. Mais pour jusqu’à quand ? En effet, comme plusieurs autres dialectes français, la parole sarthoise tend à disparaitre. Pour préserver cette partie de la culture ancestrale, de nombreuses associations locales ont entrepris des actions de sauvegarde. Pour la radio locale Fréquence Sillé, avec son projet « Sauvegarde de la parole sarthoise », l’action consiste à favoriser la diffusion du parler manceau par la conversion de sources sonores anciennes en version numérique.